Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: nodino

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 11 capitoli

Pubblicato: 16-05-23

Ultimo aggiornamento: 25-06-23

 

Commenti: 15 reviews

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HumourRomance

 

Riassunto: Le kakigori, c'est un dessert glacé et c'est délicieux (si, si, vous pouvez me croire). Alors que Tokyo vit à l'heure de la canicule, City Hunter va souffler le chaud et le froid et vous faire passer une bonne soirée en leur compagnie. Et surtout, n'oubliez pas : tout passe, tout lasse, tout casse... sauf les glaces !

 

Disclaimer: Les personnages de "Kakigoriii" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Kakigoriii

 

Capitolo 2 :: Kakigori en cuisine

Pubblicato: 24-05-23 - Ultimo aggiornamento: 22-05-24

Commenti: Hello hello, voici la suite de cette petite histoire d'été, j'espère que ça vous plaira. Sinon, j'ai fini le dernier chapitre et j'en suis bien contente, il n' devrait pas y avoir trop d'attente hihi. Avant de vous laisser, je vous remercie pour vos reviews ^^ . A bientôt pour la suite.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6


 

Ryo laissa le jet d'eau fraîche se tarir doucement sur sa peau après avoir fermé le robinet de douche. Il se sentait mieux. La séance de tir ainsi que celle de musculation avaient été éprouvantes. La chaleur rendait la concentration difficile, mais il avait été au bout de ce qu'il avait prévu, recommençant encore et encore chaque geste jusqu'à atteindre rien de moins que la perfection. "Comme d'hab quoi", cabotina-t-il en soufflant sur une mèche humide devant le miroir.  

 

Attrapant une serviette, il se l'enroula autour des hanches et quitta la salle de bain. C'est une fois dans le couloir qu'il prit conscience du silence qui régnait dans l'appartement et qu'une subite envie de la retirer s'insinua en lui. Kaori étant partie faire des courses, il pouvait en profiter. Sa timide furie n'appréciait guère qu'il se promène en tenue d'Adam et le lui faisait vertement savoir. Il arguait fraîcheur, elle répondait sans-gêne, il objectait liberté, elle opposait pudeur, il rétorquait que c'était surfait et elle lui explosait la tête. Bref, sa mégère préférée avait toujours le dernier mot et il évitait donc de déambuler au naturel. « Mais puisque le chat n'est pas là, profites-en pour prendre l'air ! » lança-t-il à son mokkori en retirant d'un geste bref la serviette. Ahhhhh que l’air sur sa peau était agréable ! sourit-il en la balançant sur son épaule avant de quitter l'étage.  

 

Tranquillement, il descendit les escaliers en sifflotant et se dirigea vers la cuisine pour se servir un verre d'eau. Se tournant vers le congélateur, il se dit qu'un glaçon ou deux seraient les bienvenus et ouvrit le compartiment qui laissa échapper un air glacial. Devant lui, une trentaine de petites boîtes rondes s'empilaient les unes sur les autres. Ryo leva les yeux au ciel. Kaori et ses kakigoris... Depuis qu'elle était devenue complètement accro à cette glace, elle faisait en sorte de ne jamais manquer de blocs, et chaque boîte vidée de son précieux contenu était aussitôt remplie d'eau et remise au congélateur. Il devait cependant reconnaître qu'en cette période de fortes chaleurs, ces friandises étaient plus que bienvenues et il lui demandait souvent de lui en préparer un, ce qu'elle faisait volontiers. Il attrapa le bac à glaçons qui se trouvait dans le fond et en retira deux, qu'il fit glisser dans son verre.  

 

Sirotant son eau fraîche, Ryo jeta un œil vers l'horloge. Il avait encore au moins une bonne demi-heure devant lui pour savourer sa liberté. Deux heures auparavant, Kaori avait disparu dans la moiteur de Shinjuku pour acheter de quoi préparer le dîner auquel elle avait convié toute la petite bande habituelle. Il la revoyait avec sa légère petite robe verte et blanche, dérisoire tentative pour supporter la chaleur, mais bien agréable à regarder. Comme une chantilly sur un dessert alléchant, elle donnait sacrément envie d'aller voir en dessous... et il fallait reconnaître que même s'il n'y connaissait rien en tissu, il avait beaucoup apprécié celui choisi par Eriko*. Il épousait parfaitement ses formes et dévoilait jusqu'au moindre petit détail de la poitrine cachée derrière le sage décolleté. Il avait même pu deviner la pointe d'un sein...  

A cette pensée, notre pervers ne put s'empêcher de ricaner bêtement et un léger "plic plic" se fit entendre lorsqu'un petit filet de bave s'écoula depuis son menton pour choir dans le verre d'eau.  

 

-Toujours prêt à démarrer au quart de tour quand il s'agit de kaori, toi ! salua-t-il joyeusement son mokkori quand il le découvrit au garde-à-vous. Tu as de la chance qu'elle ne soit pas l...  

 

"Ryooooooo, je suis rentréeeee" entendit-il soudain depuis le fin fond de l'appartement alors que son rire s'étranglait dans sa gorge. “ Viens m'aider, je suis chargée comme une mule ! “  

 

Bon sang ! Elle était déjà là ! Et s'il se référait au son de la voix qui se rapprochait, elle se dirigeait vers la cuisine ! D'ici quelques secondes à peine, elle allait débarquer et le trouver vêtu de son seul costume trois pièces. En pleine forme qui plus est ! Il était mal barré.  

« Vite, une idée ! » s'affola-t-il en regardant autour de lui pour trouver une éventuelle cachette, cachette qu’il ne trouva bien évidemment pas, puisque même le congélateur était plein !  

Avisant la petite serviette blanche qu’il avait posée en boule sur le plan de travail, il se dépêcha de l'attraper. Si au moins il arrivait à cacher son mokkori, il préserverait la pudeur de sa partenaire et aurait une chance d'éviter que la divine foudre Kaorienne ne s'abatte sur sa tête !  

 

-Alleeez ! Coucouche panier toi ! intima-t-il à son fidèle ami pendant qu'il tentait de déplier la serviette.  

Mais, bien entendu, qui dit situation délicate dit affolement, et dans ces cas-là nous savons tous que les gestes deviennent précipités et surtout maladroits ; et c'est exactement ce qui se produisit. Bien loin de la perfection du geste dont le nettoyeur se vantait quelques minutes plus tôt, le tissu s'échappa malencontreusement de ses doigts pour venir choir mollement sur un mokkori qui gardait son cap envers et contre tout, c'est à dire droit vers le ciel !  

C’est ainsi que, lorsque Kaori pénétra dans la cuisine, elle découvrit son partenaire complètement nu et hagard devant une serviette qui, étendue sur son mokkori dressé, ressemblait à un drapeau blanc flottant dans le vent.  

 

-Mais... qu'est-ce que tu fais ? fut la seule chose qu'elle trouva à lui demander.  

 

-Heu... Coucou... fut la seule chose qu'il trouva à lui répondre bêtement quand il releva la tête et la vit devant lui.  

 

Dans la débandade et le brouhaha qui s'ensuivirent, on put entendre la voix de la furibonde nettoyeuse proférer une flopée d'injures, de vaines excuses être balancées comme autant de boucliers et un corps propulsé par un swing vigoureux vint se fracasser contre le mur du couloir.  

 

-File t'habiller, espèce de dégénéré !!  

 

-Mais Kaori chérie ....  

 

-Va t'habiller j'ai dit !!  

 

Les fesses de Ryo se désolidarisèrent du mur dans lequel elles étaient encastrées et il fila vers l'étage.  

Dix minutes plus tard, Kaori était encore en train de bougonner. Elle qui avait espéré pouvoir se reposer et se rafraîchir avait dû ranger les courses toute seule et, qui plus est, la colère et les efforts qu'elle avait dû fournir pour corriger l'autre pervers l'avaient laissée en sueur. Jetant un œil morne à la cuisine, elle poussa un soupir de découragement. Tout était sens dessus dessous et elle en aurait sûrement pour des heures à tout remettre en ordre. Ce triste constat lui donna cependant le moyen de se motiver : elle allait se donner un objectif ! Elle se promit que si elle arrivait à remettre la cuisine en l'état en moins d'une demi-heure, elle se ferait un kakigori avant de commencer à cuisiner. Il lui resterait bien assez de temps pour préparer le curry prévu pour ses invités. Ragaillardie par cette idée, elle se retroussa virtuellement les manches et s'attela à la tâche.  

 

Une vingtaine de minutes plus tard, la cuisine était rutilante.  

 

Un grand sourire de satisfaction sur le visage, la nettoyeuse se dirigea alors vers la machine à kakigori en se frottant les mains d'impatience. Elle avait bien mérité une petite pause, et cela effacerait la frustration d’avoir à peine pu goûter celui de Miki.  

Elle attrapa donc la bête et la plaça sur le plan de travail. Elle ressemblait à celle du Cat’s, mais en y regardant bien, il était aisé de voir que la qualité différait. Point de fonte pour celle-ci, mais elle faisait grandement l'affaire pour satisfaire la gourmandise de la demoiselle.  

Cette dernière récupéra un petit bol bleu qu’elle plaça sous la machine, puis elle alla chercher un bloc de glace et remit dans la foulée de l'eau dans la petite boîte avant de la replacer au congélateur. Ryo lèverait les yeux au ciel s'il la voyait faire. Il se moquait systématiquement d'elle. " Tu crains de manquer ou quoi ? ". Quelle mauvaise foi, il était bien content qu'elle lui en propose quand il avait chaud !  

 

De toute façon, il n'était pas là. Il devait être très occupé à replacer certaines parties de son corps, parce qu'il fallait reconnaître qu'elle n'y avait pas été de main morte. Elle détestait toujours autant quand cet idiot s'amusait à la mettre mal à l'aise avec sa nudité. Certes, ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait dans cette tenue mais tout de même, habituellement c'était dans des situations bien moins... bien plus...  

Une grosse bouffée de chaleur l’envahit soudain. " Ouuuuuh, mais la température a encore grimpé ! Il doit faire cinquante degrés au moins ! " se dit-elle en s'éventant de la main, bien consciente qu'elle ne convaincrait personne. Elle se mit donc à vigoureusement actionner la manivelle pour penser à autre chose et chasser le rouge de ses joues. Un kakigori bien glacé s'avérait plus que nécessaire !  

Le petit bruit de rasage caractéristique se fit entendre et elle se concentra dessus. La magie opéra et, quelques secondes plus tard, ses pensées n'étaient plus que sucre et fraîcheur, bien loin de celles qui venaient de quitter son esprit.  

 

Ce n'était pas du tout le cas de son partenaire. Celui-ci, redescendu en silence, l'observait depuis le couloir. Accoudé nonchalamment sur l'empreinte laissée par son postérieur dans le mur, il la regardait s'activer de dos, ou plutôt il regardait la petite jupette onduler en cadence, au rythme du mouvement de ses hanches. Gauche, droite, gauche, droite, gauche... Cette machine était vraiment merveilleuse ! En effet, pour tourner la manivelle, Kaori devait faire d'amples mouvements de bras et cela faisait délicieusement onduler son corps et découvrait ses cuisses. Si, pour une raison qu'il ignorait, sa partenaire semblait systématiquement hypnotisée par l’affreux bruit de crécelle que faisait la lame sur la glace, lui ne jurait que par la danse ondulante de ses hanches. Et bien sûr, cela allait de pair avec le faciès d'abruti qu'il affichait dès qu'une pensée mokkorienne lui traversait l'esprit... Quittant son appui dans le trou du mur, il se rapprocha d'elle sur la pointe des pieds, ses doigts piaffant d'impatience à l'idée de se poser sur ces courbes délicieuses.  

 

-Ah zut ! maugréa la nettoyeuse quand la machine fit soudain entendre un bruit faisant terriblement penser à un disque qu'on raie.  

 

-Qu'est-ce qui t'arrive ? demanda Ryo en surgissant brusquement derrière son dos, ce qui la fit sursauter. Mais depuis quand était-il redescendu ?  

 

-C'est sûrement un bout de glace qui s'est fiché dans la lame, expliqua Kaori. Du coup, ça ne rase plus. Je vais la démonter pour débloquer tout ça.  

 

-Ce n'est rien, il suffit de donner un bon coup de manivelle pour casser le petit morceau. Attends je vais t'aider…  

 

Posant sa main sur celle de sa partenaire, il actionna la manivelle vers l'arrière pour prendre de l'élan puis il la força vers l'avant. Le petit morceau qui bloquait se brisa sûrement dans la manœuvre et les habituels petits flocons se déversèrent de nouveau dans le bol.  

 

-Oh… souffla-t-elle, surprise, comment fais-tu ? Je n’y arrive jamais.  

 

-On me surnomme l’étalon de Shinjuku. Je sais forcément où et comment appuyer pour que ça fasse effet ! Je te remontre quand tu veux, souffla Ryo, un petit sourire en coin en devinant le rouge qui s’étendait sur les pommettes de Kaori.  

Gardant sa main sur la sienne, il continua de l'accompagner dans ses mouvements. Kaori pouvait sentir dans son dos le corps de son partenaire qui bougeait en rythme avec le sien. La puissance qui émanait de lui l'enveloppait tout entière de sa chaleur. Effectivement, il savait comment faire fondre la glace, et d’ailleurs s'il restait comme ça, elle allait elle aussi se liquéfier sur place…  

Posant son menton sur la tête de sa partenaire, Ryo jeta un œil amusé sur le bol bleu qui débordait complètement. Non seulement elle avait oublié de mettre du sirop à mi-parcours mais, de plus, elle n'avait absolument pas remarqué que le surplus se répandait largement sur le plan de travail. Il avait pleinement conscience de l'effet qu'il avait sur elle et il adorait ça.  

 

-Je crois que tu peux arrêter maintenant, l'informa-t-il, juste avant que le bloc de glace ne confirme ses dires en se brisant entièrement dans son bac, je crois qu’il a donné tout ce qu’il pouvait.  

 

-Oh.. oui ! sursauta-t-elle d'une petite voix, comme s’il venait de la sortir d’un rêve, ah ! ça a débordé.  

 

Profitant de l’instant, Ryo laissa courir ses doigts le long de ses bras jusqu'à ses épaules qu'il enveloppa de ses bras, puis il se pencha jusqu'à atteindre le creux de son oreille, où il murmura, suave :  

 

-Est-ce que ça ne mériterait pas une petite récompense ?  

 

-Tu veux un kakigori ? proposa la jeune femme dans un souffle, après un irrépressible frisson.  

 

-Ah mais moi je suis toujours partant pour du mokkori !  

 

-J’ai dit kakigori, rectifia Kaori en levant les yeux au ciel, pas mokkori !  

 

-Tu déplaces une lettre ou deux, un K par-ci un M par-là, et tu passes de l’un à l’autre… On n’est pas à quelques lettres près, sourit Ryo, toujours au creux de son oreille… Sauf que moi j’ai tendance à préférer ce qui donne chaud…  

 

Il la sentit une nouvelle fois frémir contre lui. Et lorsqu'elle se retourna dans ses bras pour lui faire face, il sut que l'histoire de la serviette était plus qu'oubliée. Elle levait vers lui des yeux brillants et légèrement voilés. La taquiner était un de ses péchés mignons mais là, il fallait avouer qu’elle était si désirable que c’était la dernière chose qu’il avait en tête. Il sentit monter une irrépressible envie de l'embrasser. Avançant la bouche en cœur, il amorça un rapprochement vers ses lèvres entrouvertes.... et faillit perdre l'équilibre lorsqu'il ne rencontra que du vide.  

 

-Pas bouger ! lui intima Kaori, le corps penché en arrière et le doigt tendu sévèrement sous son nez. J’ai dit que j’avais un kakigori à manger et je compte bien le faire cette fois, sans changer une seule lettre !  

 

-Un kaki… Mais ce n’est que de la glace ! opposa Ryo, en louchant sur l’intransigeant index.  

 

-On croirait entendre Mick !  

 

-Qu'est-ce que Mick vient faire dans cette histoire ?! s'inquiéta aussitôt le nettoyeur, comme à chaque fois qu'il s'agissait de son rival numéro un.  

 

-Il vient faire qu'il arrive dans une heure avec les autres, que j'ai prévu de préparer un curry et que j'ai perdu beaucoup de temps à tout nettoyer à cause de toi, le tança-t-elle d'un ton qui fit penser à Ryo que, finalement, cette histoire de serviette n'était pas du tout oubliée. Zut !  

 

N'allez pas croire que Kaori n'avait pas conscience qu'elle avait failli être embrassée, ou bien encore qu'elle avait été prise d'une soudaine crise de timidité. Rien de tout cela. Elle savait désormais, et depuis bien longtemps maintenant, à quel point les baisers de Ryo étaient merveilleux et, comme elle l'avait dit à Miki, il y avait vraiment matière à raconter concernant l'évolution de leur relation. En long, en large et même en travers... Mais là, pour l'instant, elle voulait juste se rafraîchir et elle savait que si les lèvres de Ryo touchaient les siennes, elle allait avoir chaud, très chaud même, car il lui serait impossible de se contenter de ça....  

 

Aussi, c’est avec une assurance un peu feinte qu’elle se tourna vers le plan de travail pour attraper un peu abruptement son bol, qui laissa alors échapper une bonne partie de son contenu gelé sur ses doigts.  

 

-Bon, revenons à ce kakigori ! s’agaça-t-elle, mais où est-ce que j’ai mis la bouteille de sirop ?  

 

-C’est ça que tu cherches ? l'interpella une voix légèrement moqueuse derrière elle.  

 

Se retournant brusquement, Kaori croisa le regard espiègle de son partenaire et elle sut immédiatement qu’il lui avait joué un mauvais tour. Elle devina sans même les voir que ses mains détenaient sa précieuse bouteille.  

 

-Tu te crois drôle ? Rends-la moi !  

 

-Non. Tu as fait mal à mon postérieur, lui signifia Ryo en indiquant du regard la forme creusée dans le mur, j’ai sauvé ton kakigori et j’ai même pas droit à un petit bisou. Je boude.  

 

-Arrête de faire l’enfant, Ryo, je n’ai pas le temps : l’heure tourne et les invités ne vont pas tarder, opposa Kaori, en indiquant à son tour la pendule.  

 

-Les invités comprendront.  

 

-Ils comprendront surtout que t’es pénible. Je ne te dois rien !  

 

-Si, des excuses. Et un bisou en prime. Sinon je la garde.  

 

-Dans tes rêves. Rends-la moi !  

 

-Tu perdras moins de temps à déclarer forfait qu’à t’opposer à moi.  

 

-On parie ?  

 

-Chiche !  

 

A les voir tous les deux ainsi, prêts à en découdre, personne n’aurait pu deviner ce qui les unissait. Ou plutôt si, pour peu qu’on les connaisse et qu’on ait l’habitude de leurs anciennes chamailleries. Une tension sexuelle s’ajoutait dorénavant à leur connivence et leurs joutes verbales étaient désormais bien plus équitables puisque Kaori avait gagné en confiance.  

C’est pourquoi la nettoyeuse s’élança-t-elle à peine Ryo eut-il fini de la mettre au défi. Forcément, il fut plus rapide et leva la bouteille à bout de bras, la mettant ainsi hors de portée de la jeune femme. Elle prit aussitôt appui sur la chaise la plus proche pour gagner en hauteur. Anticipant l’attaque, Ryo l’attrapa par la taille et l'entraîna avec lui, l’éloignant ainsi de son appui avant qu’elle n’ait eu le temps de sauter. C’était vraiment trop facile ! Et tellement agréable aussi, pensa-t-il en jouissant de la sensation du corps svelte qui essayait de l’escalader pour récupérer son précieux bien.  

Consciente que la différence de taille ne jouait pas en sa faveur, Kaori refusait cependant de s’avouer vaincue. Elle avait tout rangé en un temps record, elle méritait vraiment ce kakigori ! Toute à sa frustration, elle n’avait absolument pas conscience qu’elle se frottait contre son partenaire en essayant d’atteindre son bras levé ni que la petite étincelle dans le regard de celui-ci commençait à briller un peu plus fort. Par contre, elle sentait bien qu’elle-même avait de plus en plus chaud, une légère goutte de sueur s’échappant de son front pour venir rouler sur sa tempe. Mettant tout ça sur l’effort et la chaleur ambiante, elle dut reconnaître qu’elle risquait d’avoir encore moins que d’habitude la force de le battre. Quel sale serpent ! Lui faire un coup pareil alors que son temps était compté ! Il fallait qu’elle trouve une solution pour lui faire lâcher prise sans avoir recours à la force.  

 

L’illumination se fit soudain et elle s’écarta, lâchant d’une petite voix faussement désabusée :  

 

-Ok, j’abandonne, j'ai trop chaud pour me battre contre toi.  

 

D’abord surpris devant un forfait si prompt, Ryo savoura ensuite sa victoire en réclamant :  

 

-Vas-y, je t’écoute…  

 

-Ok, ok, je m’excuse… commença Kaori, en reculant légèrement pour atteindre le plan de travail.  

 

Ryo la vit attraper imperceptiblement quelque chose derrière elle. Il n’eut que le temps de froncer les sourcils d’étonnement qu’elle était déjà de nouveau devant lui, les yeux brûlants d’un nouveau feu. Elle l’attrapa brusquement par le pantalon pour le tirer vers elle, le déséquilibrant légèrement et libérant surtout un espace entre son bas-ventre et le jean. Avant qu’il n’ait eu le temps de réagir, elle y enfourna la main, un petit sourire machiavélique sur les lèvres, et libéra contre sa peau fine et sensible ce qu’elle cachait dans sa paume. Il ouvrit alors grand les yeux d’effroi, anticipant le message que ses nerfs allaient envoyer à son cerveau. Et effectivement, lorsque la glace mordit violemment sa peau, seul un pitoyable petit cri suraigu parvint à s’échapper de ses lèvres. Il lâcha la bouteille, que Kaori rattrapa en triomphant :  

 

-Je m’excuse… pour ça !  

 

Elle s’échappa en riant, s’éloignant le plus possible de Ryo qui se tortillait dans tous les sens pour évacuer les flocons glacés de son caleçon. Elle se retrouva de l’autre côté de la table, la bouteille dans les mains.  

 

-Espèce de diablesse marmonna son partenaire en récupérant l’usage de la parole, tu vas me payer ça !  

 

-Ah non, accepte ta défaite Ryo ! Tu m’as mise au défi de la récupérer, j’ai gagné. Laisse-moi en profiter maintenant, que j’aie le temps de faire tout le reste.  

 

-Jamais ! Il en va de l’honneur de mon mokkori !  

 

-Quel honneur ? Il n’en a aucun !  

 

-Tu l’as vexé ! Tu en as fait un esquimau !  

 

-J’ai récupéré ma bouteille. Tous les coups sont permis.  

 

-On ne touche pas au mokkori ! Jamais ! Regarde dans quel état il est : gelé, congelé, cryogénisé !  

 

-Mais jamais tu t’arrêtes ? pouffa Kaori qui hésita ensuite entre le rire et l’inquiétude en voyant Ryo entrer soudain en pleine réflexion.  

 

-Tu ne t’en tireras pas comme ça ! affirma-t-il, et je n’ai besoin que de deux minutes pour te rendre la monnaie de ta pièce ! Il se dirigea alors d’un pas résolu vers le congélateur, qu’il ouvrit pour récupérer pratiquement toutes les boîtes rondes, devant le regard effaré de sa partenaire, qui se demandait ce qu’il lui préparait encore.  

Elle le comprit très vite quand il attrapa sa machine à kakigori.  

 

-Ryo, je t’interdis d’utiliser mes blocs de glace pour tes bêtises ! s’insurgea-t-elle en le voyant y placer un de ses glaçons et actionner rapidement la manivelle.  

 

-Essaie donc de m’en empêcher !  

 

Kaori enrageait. La situation était trop légère et drôle pour qu’elle puisse faire appel à ses massues légendaires, elle était trop loin de la porte pour s’enfuir et, au lieu de prendre le bol entier, elle n’avait pris qu’une poignée de glace qu’elle avait lâchée dans le pantalon de Ryo. Elle était donc maintenant totalement désarmée et à la merci de son partenaire, qui attaquait déjà le deuxième bloc. Il avait vraiment une technique très efficace pour manier la manivelle. En à peine quelques minutes, il avait utilisé une bonne partie de ses précieux blocs et c’était désormais un beau petit monticule de neige qui s’étalait sur le plan de travail. Par contre, elle ne comprenait pas à quoi tout cela allait bien pouvoir lui servir. C’était juste du gaspillage de glace, quelle tristesse !  

 

-Tu m’énerves Ryo, ça va fondre et mettre de l’eau partout ! ronchonna la rouquine en suivant du regard un petit filet d’eau qui commençait déjà à s’écouler vers le bord. Bien mal lui en prit, car ce-faisant, elle quitta son partenaire du regard et ne comprit l’idée qu’il avait en tête que lorsque qu’une boule de neige l’atteignit en pleine face !  

 

Il n’y avait que lui pour amorcer une bataille de boules de neige en pleine canicule !! Riant malgré elle et criant sous la morsure du froid, la nettoyeuse s’accroupit et tenta de se protéger avec ses bras des projectiles qui pleuvaient autour d’elle. Ryo visait forcément bien et elle en avait reçu au moins trois, dont une qui lui coulait déjà dans le dos, avant de se jeter sous la table. A quatre pattes, elle ramassa ce qu’elle put pour mouler à son tour de quoi riposter. Jaillissant de son abri, elle s’apprêtait à lancer sa contre-attaque lorsqu’elle s’aperçut que Ryo avait disparu de son champ de vision et ce n’est qu’en tournant la tête qu’elle comprit qu’il était déjà derrière elle. Un immense sourire enfantin plaqué sur les lèvres, il l’attrapa par la taille et lui écrasa une dernière boule de neige sur le sommet du crâne tandis que, dans un ultime baroud d’honneur, elle lâchait la sienne dans le col de sa chemise avant d’éclater de rire. Riant à son tour, le nettoyeur la laissa lui échapper avant de comprendre, en suivant son regard, qu’elle visait le bol bleu qui était encore plein de neige. Il la rattrapa de nouveau mais son corps désormais trempé lui glissa entre les doigts. Dans une espèce de virevolte, elle se déroba, tandis que ses cheveux mouillés balayaient son visage, soulignant le rose de ses joues et le plaisir qui irisait le noisette de ses yeux. Il en resta coi une fraction de seconde. Il aurait dû avoir l’habitude maintenant, mais il arrivait encore des moments comme celui-ci où la beauté de cette femme lui arrivait comme un coup de poing dans l’estomac.  

Dans un équilibre précaire Kaori, elle, tendait déjà la main vers son objectif quand elle posa le pied sur un reste de boule fondue. Le sol se déroba sous elle. Son rire s’étrangla dans sa gorge et, instinctivement, elle ferma les yeux pour les rouvrit aussitôt lorsqu’elle sentit la puissante poigne de Ryo la rattraper.  

Le bras autour d’elle, l’autre main appuyée au plan de travail, il la maintenait contre lui, la regardant avec une légère inquiétude. Bloquée entre la planche et le torse de son partenaire, elle sentait la force de son corps qui l’entourait ainsi que la caresse de ses cheveux sur sa joue. Elle s’aperçut que l’air lui manquait. Juste une seconde, elle se demanda si c’était dû à la peur de tomber ou au magnétisme qui émanait de lui. Juste une seconde. Puis elle posa la main sur le tissu trempé de sa chemise et sentit la chaleur de sa peau la traverser. Elle en eut de nouveau la respiration coupée. Rien à voir avec la peur…  

 

La chaleur se propagea en elle.  

Intensément.  

Irrépressiblement.  

 

Agrippant sa chemise, elle sut qu’en levant la tête elle allait se fondre dans le désir qui brûlerait dans ses yeux. Elle anticipait toujours mais elle était systématiquement loin du compte. Et cette fois-ci encore, ce fut le cas. Cette vibration qui les mettait immédiatement au diapason pulsait en elle aussi fort qu’elle embrasait le regard de son partenaire. Dans ces moments-là, ils avaient encore moins besoin de se parler que d'habitude, l’instinct leur dictait que c’était le moment. Et lorsque les mains de Ryo agrippèrent ses cuisses pour l’asseoir sur le plan de travail, elle n’y trouva rien à redire car elle serait morte s’il ne l’avait pas fait. Ses jambes s’écartèrent automatiquement pour lui accorder un passage au plus près d’elle, chemin qu’il parcourut d’un pas impatient. Toujours accrochée à sa chemise, elle cherchait son souffle pendant qu’il glissait ses mains le long de ses cuisses, remontant le bas de sa robe.  

Lâchant un gémissement rauque, elle pencha la tête en arrière et Ryo ne put résister. Il vint cueillir ce son délicieux avec sa bouche et lorsque ses lèvres s’emparèrent des siennes, il l’enlaça pour la sentir encore plus proche.  

Leurs vêtements étaient trempés et gelés mais, alors que leur baiser s’intensifiait, il émanait une chaleur ardente de leurs corps imbriqués l’un contre l’autre. Kaori lâcha la chemise pour passer ses doigts derrière sa nuque et, lorsqu’il quitta ses lèvres, elle tenta de le retenir. Malgré ses paupières closes, elle devina le petit sourire sur son visage.  

 

-Et ce kakigori ? Tu n’en veux plus ?  

 

Ouvrant un œil, elle grogna. Il n’y avait que lui pour profiter de ce moment pour jouir de sa victoire. Il levait un sourcil légèrement ironique au-dessus d’un regard enfiévré et même si ses yeux ne quittaient pas sa bouche, la sienne s’étirait légèrement, comme elle s’y attendait.  

 

-On s’en fout Ryo, grommela-t-elle en cherchant son souffle... Et puis comme tu l’as dit…  

 

-Un K par-ci, un M par-là… déglutit-il en tentant de garder le cap. Kaori le dévorait du regard et c’était terriblement irrésistible.  

 

-…On n’est pas à une lettre ou deux près… réussit-elle à murmurer, les yeux mi-clos et le cœur au bord de l’explosion.  

 

-Je vais l’écrire comme je veux alors, souffla Ryo en reprenant sa place entre ses jambes qu’elle noua autour de lui.  

 

-C’est ça… Ecris-le comme tu…  

 

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que Ryo avait déjà repris sa bouche, bouche qu’elle lui offrit volontiers en l’attirant contre elle. Leurs mains se firent aussitôt plus avides, précises. Là, au beau milieu de la cuisine, où résonnaient encore l’éclat de leurs rires et sur le sol de laquelle finissaient de fondre des cadavres de boules de neige, là, sur ce plan de travail, ils se voulaient l’un l’autre, et rien ni personne n’allait pouvoir…  

 

-Ohééééééééé ! Y a quelqu’un ? crièrent les voix conjointes de Miki et Mick depuis l’entrée, vous êtes là ? On a frappé mais personne n’a répondu ! Vous êtes là ? Ohééééééé !  

 

 

 

 

 

 


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